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Not Your Man’s Best Friend (Ou Comment Sabrina Did It Again)

  • Photo du rédacteur: Gaëlle
    Gaëlle
  • 2 sept.
  • 4 min de lecture

pochette de l'album Man's Best Friend de Sabrina Carpenter. Titre de l'article : Not Your Man's Best Friend (ou comment Sabrina Did It Again)
Elle est blonde, n'atteint pas le mètre soixante mais retourne toute la sphère réac' en un post Instagram pour annoncer son nouvel album. Oh, Carpenters, we are so back!

Ne me blâmez pas, je suis une fan de musique pop et je tombe facilement pour les productions faites pour le grand public. D’ailleurs, plus d’une fois vous m’entendrez défendre les artistes populaires contre ceux qui se jugent trop biens pour les écouter. Votre élitisme culturel ne fait pas de vous des gens cools mais juste des pick me. Mais je m’égare (et ce sujet aura potentiellement un jour son propre article). 


Cet été, comme tous les étés, je me suis accordée de délicieuses vacances où j’ai pu tout couper afin d’engloutir des livres, des magazines et surtout repasser toute ma playliste. Et force était de constater que la rentrée s’annonçait être, pour la sphère des pop girlies, la rentrée des lover girls. Si vous n’avez pas suivi, la majorité des artistes au top des charts sont actuellement en couple et plus qu’heureuses. Gracie Abrams ? File le parfait amour avec Paul Mescal dans tous les festivals du monde. Olivia Rodrigo ? Chaque nouveau post de Louis Patridge les immortalise dans un univers de romcom. Et Taylor Swift ? Si vous avez loupé l’annonce de son prochain album ‘The Life of A Showgirl’ rapidement suivi (le jour de mon anniversaire) de l’annonce de ses fiançailles avec le joueur de la NFL Travis Kelce, c’est que vous vivez vraiment dans une grotte. 


Autant dire qu’on s’attend à de prochains albums débordant de déclarations d’amour. 


Et ne vous trompez pas, je suis ravie pour elles et bien sûr que ces productions à venir tourneront en boucle chez moi. Comme à chaque fois. Et pourtant… pourtant je ne peux m’empêcher de penser à celles qui, comme moi, ne sont clairement pas dans leur “couple era” et auront bien du mal à se projeter dans ces balades à venir. Il nous fallait une héroïne pour fièrement nous représenter. 


Entre en scène Sabrina Carpenter. 


Et quelle entrée en scène. Depuis le teasing de ce nouvel album avec la sortie le 5 juin dernier du désormais clip iconique ‘Manchild’ jusqu’à la présentation de la pochette de son nouvel album ‘Man’s Best Friend’ (sorti le 29 août dernier) ; Miss Carpenter n’a cessé de faire parler d’elle. Et pourquoi ? Pour corrompre les enfants et les jeunes femmes, les avilissant à une image hypersexualisé et pensée pour le “man gaze”. Vous ne connaissez pas ? Il s’agit d’un concept culturel qui voudrait qu’une femme ne se pense  qu’à travers le regard masculin, ne recherchant que son approbation. Cela tombant assez rapidement à un rabaissement et, disons-le, une certaine hypersexualité. 


Ok boomer. 


Les articles n’ont cessé de pleuvoir cet été pour crier à la censure. La chanteuse pop irait-elle trop loin en se présentant à quatre pattes devant un homme qui lui tient les cheveux comme s’il la tenait en laisse ou plutôt comme si elle était sur le point de déboutonner son pantalon ? Est-ce qu’elle serait en train de détourner l’innocence de nos enfants ? Faudrait-il en appeler à la censure ? Vraiment ? 


J’avoue que les articles et autres essais semi-professionnels que j’ai pu voir passer sur les réseaux m’ont rapidement fait souffler. Clairement, on en a assez. Assez de la rhétorique qui veut qu’une femme ne peut être qu’une bonne mère de famille ou une prostituée. Nous n’avons pas à choisir entre être la Vierge Marie et Marie-Madeleine. D’ailleurs, si vous suivez un peu l’actualité musicale vous savez que qu’importe l’artiste féminine, elle sera vouée à être critiquée. Taylor Swift : elle ne veut que l’attention. Olivia Rodrigo : elle pousse à l’anorexie. Chappell Roan : une fausse alliée de la cause LGBTQAI+. Gracie Abrams : glamourise les troubles dépressifs. Sabrina Carpenter ? Une prostituée.


Et pourtant ? Ceux qui brassent le plus de vent sur la couverture de l’album 'Man’s Best Friend' seront certainement les derniers à réellement écouter l’album. Ce que j’ai fait, dès sa sortie, et en boucle. 


Produit par Jack Antonoff (le grand copain d’une certaine Queen de la Pop avec qui Sabrina collabore également), ce dernier revient vers des sonorités très 80’s avec beaucoup de synthé et des rythmes que l’on peut tout à fait imaginer dans une bonne romcom des années 90/00’s. C’est frais, ça ne se veut pas sérieux dans ses textes et ça apostrophe de plein fouet ceux qui justement ne prennent pas l’artiste de 26 ans au sérieux. 


Sabrina avait de toute façon déjà donné le la en sortant le single ‘Manchild’. Tous les hommes qui entrent dans sa vie semblent être pour la plupart juste ça : des hommes enfants. Mais le reste de l’album est là pour continuer sur cette rhétorique, se jouant des affres de la vie amoureuse dans une société où toute relation (amicale ou romantique) est devenue somme toute un bien de consommation. Dans ‘Nobody’s Son’, Sabrina Carpenter se lamente sur le fait d’être à nouveau l’amie qu’on appelle pour tenir la chandelle. Dans ‘My Man on Willpower’, la chanteuse revient sur ces hommes qui perdent soudainement tout intérêt pour leur partenaire parce qu’ils découvrent la puissance de la discipline. Une blague qui n’est drôle que si elle est courte. Vous pensez qu’elle ne fait que se plaindre ? Oh non, détrompez-vous. Pour le deuxième single tiré de l’album, ‘Tears’, Sabrina aborde le sujet des attentes des femmes envers les hommes dans leur vie et comment un petit rien peut vous faire atteindre des sommets. Parler de sexe n’est clairement pas nouveau pour l’artiste mais la fraîcheur avec laquelle elle le fait, est toujours plus qu'appréciable. Tout comme l'hommage qu'elle rend dans son clip au célèbre Ricky Horror Picture Show.


Si je devais faire un top trois des chansons présentes sur l’album je dirais : ‘Go Go Juice’, ‘Never Getting Laid’ et ‘House Tour’. 


Est-ce que pour autant l’album mériterait d’être AOTY ? Non. De nombreux autres albums sont bien plus travaillés et aboutis que celui-ci. À commencer par DeBÍ TiRAR MáS FOToS’ de Bad Bunny ou encore ‘I Barely Know Her’ de sombr, ‘BITE ME’ de Renée Rapp ou ‘moisturizer’ de Wet Leg. 


En attendant, laissez-moi profiter de ma pop girly qui aime sarcastiquement rappelez que bien qu’elle soit hot, elle n’est pas que l’idiote blonde américaine et est bien actrice de sa propre vie. 



 
 
 

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